Argument : leurs pompes peuvent générer des cascades, chaque fois que nécessaire… En réalité, on admire les pompiers et on en a rencontré de très sympathiques.
Le Groupement National des Sapeurs-Pompiers (GNSP) constitue l'une des unités de l'armée de terre (riche de plus d’un millier de sapeurs-pompiers dont 15% de femmes), composante des Forces Armées Béninoises, lesquelles comprennent également une marine nationale, une gendarmerie nationale (intégrée à la Police Républicaine en 2017) ainsi qu'une garde républicaine. Les pompiers bénéficient d’une très bonne image auprès de la population. Chargé de la protection civile, le groupement compte des centres de secours dans les principales villes, la direction nationale étant située à Cotonou (centre Saint Jean), la capitale économique comportant trois centres au total.
L'équipement d'un centre comprend typiquement un fourgon pompe tonne (exemples: équipements Desautel ou Camiva sur châssis Renault), un véhicule d'interventions diverses (Mitsubishi, Nissan) ainsi que les véhicules de secours et d'assistance aux victimes (Nissan, Kia, Toyota et quelques ex-VSAV français), moyens d'interventions les plus sollicités. Les derniers camions livrés sont japonais sur châssis UD Trucks. Les centres de Cotonou comportent des moyens supplémentaires spécifiques tels une grande échelle (Camiva sur chassis RVI, 30 mètres) ou encore du matériel de plongée.
Tout
comme en France, le secours à personne (70% environ) représente une
part importante d'activité Les dernières ambulances livrées
correspondent à un don du Japon en mars 2019 (sept véhicules de couleur
blanche avec bandes rouges). Les accidents de la voie publique restent
un problème préoccupant. Le matériel de désincarcération est disponible
dans certains centres régionaux, en plus de la capitale. La vente
d'essence notamment aux bords des routes est parfois la cause
d'incendies graves. Le groupement est également très sollicité lors des
périodes d'inondations. Le nombre d’interventions annuel dépasse
13 000.
La réglementation béninoise partage des points communs avec la
réglementation française. Il existe une collaboration régulière avec
plusieurs SDIS, dans le domaine de la formation ou encore sous forme de
dons, par exemple de tenues ou de matériels divers. L’actualité est
marquée régulièrement par l’ouverture de nouveaux centres de secours
permettant une diminution des temps d’intervention, la collaboration
avec des pompiers volontaires (création récente dans certaines villes
mais difficultés de pérennisation).
Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, le dévouement des
sapeurs-pompiers, dont les interventions à caractère urgent restent
gratuites, est à souligner. Le numéro de téléphone à composer était
depuis longtemps le 118. Le 166, « Allô Police Secours », est
un numéro vert d’alerte centralisé lancé en 2017. Il est gratuit et
accessible quel que soit le réseau de téléphonie utilisé.
Un très grand merci aux sapeurs-pompiers pour leur accueil.
Pour mémoire, le secours à personnes est susceptible de concerner
également les antennes du SAMU du Bénin, dépendant du service public
hospitalier ou encore les ambulances rattachées aux diverses zones
sanitaires (transferts secondaires notamment), avec acquisition par le
gouvernement de cinq ambulances neuves sur base Mercedes, livrées en
juin 2019. Des dons d’ambulances provenant de sociétés privées ont
également eu lieu : exemple d’association œuvrant dans ce
domaine : www.afah.eu/
Argument : au temps de la vapeur, les fontaines servant à alimenter les locomotives déversaient souvent des chutes d’eau… En réalité, on aime bien les trains et on a rencontré des cheminots passionnés par leur métier.
Cotonou est reliée à Parakou par une ligne de chemin de fer à voie métrique de 438 km inaugurée en 1933, les travaux ayant débuté en 1900. Jusqu’aux années 1990, le réseau comprenait également une ligne côtière, qui desservait notamment Ouidah (terminus à Sègbohoué) et une autre ligne vers Porto-Novo (et Pobé). Le trafic des voyageurs est interrompu depuis plusieurs années (avec une période transitoire de circulation de trains touristiques pour des groupes, à la demande), Parakou n’étant desservie que par des trains de marchandises. La ligne était gérée depuis 1959 par un établissement public à caractère industriel et commercial, appelé OCBN pour « Organisation Commune Bénin Niger des chemins de fer et des transports ». Cette organisation a pris fin avec la signature d’une nouvelle concession en août 2015 entre les Etats béninois et nigériens et le Groupe Bolloré qui possède 40% d’une nouvelle société appelée BENIRAIL.
Le projet du groupe Bolloré prévoyait de relier par chemin de fer le port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, à celui de Cotonou (puis à celui de Lomé) en passant par Ouagadougou et Niamey. Cette ligne aurait compris près de 3000 km au total, plus de 1000 km de nouvelle ligne devant être construits (notamment entre Parakou et Niamey, projet existant déjà depuis 1897 mais abandonné en 1936) et de nombreux autres tronçons rénovés. Des projets en direction du Nigéria avaient également été évoqués. Premier chantier important, la gare de Cotonou avait été reconstruite et inaugurée en 2015. Du matériel roulant avait été livré, notamment des locomotives ex-Indian Railways série CC 1300 de 1350 CV (dont une partie du parc a été repeinte en bleu) ainsi que des voitures voyageurs d’origine suisse ex-Zentralbahn (matériel identique à celui livré notamment au Togo).
Cette perspective représentait un défi aux enjeux économiques, politiques mais aussi juridiques importants car deux autres acteurs du secteur (Samuel Dossou, créateur de l’entreprise Pétrolin et le groupe d’étude français Geftarails) revendiquaient également des droits sur la ligne et ses projets, à la suite d’accords passés antérieurement. Les péripéties juridiques ont été largement relayées dans les médias locaux, la Cour d’appel de Cotonou ayant notamment ordonné l’arrêt des travaux à la fin de l’année 2015.
L’avenir du ferroviaire reste incertain en 2018. Le groupe Bolloré a vu son pourvoi en cassation rejeté par la justice béninoise (décision de la Cour Suprême du Bénin rendue le 29/09/2017). Une société chinoise aurait mené des études de faisabilité durant l’été 2017 mais tout nouveau projet nécessitera également l’accord de l’Etat du Niger, pays dans lequel Bolloré aurait déjà construit plus de 140 km de voies. Outre le savoir-faire technique, Patrice Talon a souligné, au cours de plusieurs entretiens, que la Chine disposait des moyens financiers nécessaires pour des travaux estimés actuellement à 4 milliards de dollars.
Les photos ou reproductions de cartes postales anciennes montrent la gare de Cotonou à différentes époques, des ponts ferroviaires au-dessus des fleuves Zou (entre Bohicon et Dassa) et Ouémé (entre Glazoué et Savé) et une partie du matériel roulant récent ou ancien (hors service, parfois utilisé par des artistes).
Les voitures d’occasion sont un secteur économique important depuis quelques années. L’état du parc automobile reste très hétérogène, facteur aggravant de l’insécurité routière, malgré la création d’un contrôle technique. La surcharge des véhicules est fréquente… La vente d’essence au bord des routes est tolérée. A côté de véhicules relativement récents, débarqués au port de Cotonou (souvent en provenance d’Europe), on trouve des véhicules plus anciens qui ont continué d’être produits en Afrique (notamment au Nigéria voisin, par exemple dans l’usine de Kaduna, créée au début des années 1970), alors qu’ils n’étaient plus disponibles en Europe depuis longtemps. Certaines Peugeot (photos d’illustration : modèles 404, 504 : quasi « mythiques », 505) jouissent d’une réputation particulière de fiabilité… Une impression de voyager dans le temps, nullement spécifique au Bénin. Un article consacré à ce sujet : libeafrica4.blogs.liberation.fr/2015/08/27/les-taxis-du-sahel/
Remerciements à Nicolas
Des ondes dans l’eau et dans le ciel…
L’Office
de Radiodiffusion et Télévision du Bénin ORTB est chargée du service public de radiodiffusion et de télévision.
Parmi ses missions, on peut citer la diffusion d’émissions qui
favorisent l’intégration et l’éducation permanente de tous les
citoyens ainsi que le développement de tout le pays. Le monopole de
l’ORTB a pris fin à la fin des années 1990. A côté du secteur
public, s’est développé un secteur associatif et privé, en
croissance depuis plusieurs années. A noter l’existence d’une
Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication HAAC.
RFI peut être écouté en FM à Cotonou et à Parakou. L’actualité
majeure de la télévision est le passage au numérique,
l’environnement audiovisuel étant à l’aube de modifications
majeures dans le contexte plus général de développement des
technologies de l’information et de la communication. Nous nous
intéresserons ici davantage à la radio.
L’ORTB comprend trois chaînes de radio : une chaîne nationale, créée en 1953, basée à Cotonou et produisant des émissions en français mais aussi dans 18 langues nationales (Radio Bénin), une station régionale basée à Parakou mais diffusée dans plusieurs départements, créée en 1983 (Radio Parakou) et la dernière-née, Atlantic FM. Par ailleurs, des radios rurales locales, bénéficiant du support technique de l’ORTB mais avec gestion par les Communautés, ont été créées au début des années 1990. La diffusion a lieu en modulation de fréquence (la modulation d’amplitudes en onde moyennes et courtes ayant progressivement perdu de son importance, comme en Europe). Une station fixe de montée sur satellite a été inaugurée en 2009. Depuis cette date, les signaux sont transportés par satellite des centres de production vers les émetteurs.
La radio joue un rôle particulièrement important en secteur rural. Par sa souplesse et son interactivité, elle reste un moyen d’information essentiel dans certaines régions. Nous avons eu l’opportunité de voir les techniciens de l’ORTB à l’œuvre (merci pour l’accueil). Très polyvalents (audio et vidéo, BF et HF), ils font preuve de beaucoup d’ingéniosité car les conditions climatiques sont difficiles pour le matériel électronique et l’approvisionnement en pièces détachées parfois problématique. A l'ORTB, la numérisation des équipements de production est avancée mais certaines stations publiques ou privées conservent des équipements analogiques, très résistants au temps (exemple en photo, une table de mixage). Les radios communautaires parviennent à produire des émissions à moindre coût avec utilisation de logiciels gratuits chaque fois que possible et optimisation de matériel non spécifiquement « broadcast ». Pour ceux intéressés par ces aspects techniques, une très intéressante chaîne YouTube sur ce thème: www.youtube.com/channel/UCXxIKmGWbaPfToaCpTB1uwQ
Bien entendu, internet et téléphonie mobile ont modifié la donne avec émergence de webradios.